C'est étrange cette façon que l'n a en amour. On ne le fait pas avec ses amis. En amour on compte. En amour, on compte les jours, puis les semaines, puis les mois, et enfin les années. Et chaque instant e plus nous semble gagné. Comme s'il y avait toujours bataille. Mais quel est-il l'ennemi ? Contre quoi se bat-on ?

Le temps ?

La routine ?

L'ennui ?

La désillusion ?

Le désamour ?

Pourquoi doit-on se battre ? Pour quoi doit-on se battre ? Plus d'amour, plus de temps à deux, ce temps qui file, file, file entre nos doigts, plus vite, toujours plus vite.

De quoi a-t-on si peur ? De perdre sûrement. Mais pas de perdre, comme on perdrait au jeu, comme un perdrait un objet. Non, si on perd cette bataille-là, cette bataille contre un ennemi qu'on ne voit pas, qu'on ne sent pas, mais qu'on sait, si on le laisse gagner, alors, c'est l'autre qu'on perd. Cet autre essentiel, cet autre qui rend le monde beau. Et avec lui, on pense qu'on se perdra aussi, puisque le moi se dilate dans le nous au point de s'oublier et de ne se voir que par le nous. Puisqu'on n'est plus plus que la moitié d'un tout, d'un bien joli tout, tout de même.

Et on continue à se battre, à lutter contre cet ennemi invisible.

L'invisible Ennemi
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