Oeil 24

 

Il est de ces jours où soudain tout nous arrive dessus avec la force d'un ouragan. La seule envie qui surnage est celle, puérile, de s'enfouir à jamais dans l'obscurité tiède et parfumée des couvertures pour y pleurer à son gré et de ne pus en sortir jamais. 

Les évènement frappent avec la force d'une batte de base-ball, en plein ventre, coupent le souffle, coupent l'élan, coupent l'herbe sous le pied, coupent l'envie d'avancer, tuent tous les projets, tous l'optimisme. Tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Oh non, tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ça fait mal, qu'est ce que ça fait mal. La douleur est soudaine, violente, arrive sans prévenir, même si on pouvait s'attendre à quelque chose. Et alors ... Alors ... 

Bouche 23

Je me sens perdue. 

Oeil 12

Et pourtant, il fait tenir, tenir, tenir, tenir. Pas pour soi, non,. Juste pour les autres. Tenir pour cet enfant qui nous regarde sans comprendre nos larmes, tenir pour les parents qui ont déjà bien assez de soucis comme ça pour qu'on ne les inquiète pas plus, tenir pour la famille elle aussi embourbée dans des catastrophes personnelles. Tenir pour les amis qui n'ont pas à nous supporter mal, tenir pour ceux qui ont fait mal, pour ne pas s'abaisser à leur montrer combien ils ravagent. Tenir pour l'avenir, tenir pour construire, tenir pour la fierté. Tenir pour ne pas s'effondrer et tout entraîner dans son sillage. 

Tenir, tenir, tenir, et retrouver son chemin. 

Sourire, pour ne pas pleurer, sourire pour ne pas faire peur, sourire pour rassurer, sourire pour faire semblant, sourire pour faire croire, sourire pour muscler les zygomatiques, sourire parce que sourire fait toujours du bien, sourire parce qu'un sourire fait toujours plaisir. 

Bouche 17

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