Sophie Marceau 39

 
Octobre, novembre. Deux mois que je trouve absolument terribles.
En septembre, on râle, parcequ'on a la rentrée, la reprise, la fin des vacances, et que c'est franchement pas drôle. Mais il y a encore l'effervescence des premiers moments, les rires des histoires de vacances, les pertes colectives dans les couloirs, bref, quelque chose de nouveau, de neuf, d'inattendu.
En décembre, il y a Noël, les vacances, les cadeaux, la joie de retrouver la famille, de revenir à ce qu'on lit dans les livres. L'impatience aussi d'ouvrir ses cadeaux et celle, plus forte encore, de voir les autres ouvrir nos cadeaux. Et puis celle aussi de voir les enfants aux yeux brilants devant la magie qui se dégage de cette fin d'année.
Mais octobre et novembre ...
Eux, ils, n'ont rien pour eux.  La routine est là, ça y est. Elle prend ses marques, et avec elle, l'ennui son meilleur ami, suit. Les cours semblent moins intéressants encore un peu plus déprimants que les autres jours. Le ciel se couvre, se voile, s'obscurcit. Le vent fait craquer les branches, la brume arrive, toute blanche. Les températures baissent. On a toujours un peu droid, puisqu'on voudrait être en été. Les parapluies pointent le bout de leur nez, on regarde la pluie tomber, et les gouttes glisser, lentes et répétitives contre les vitres froides. Les feuilles deviennent rousses. Lorsque le soleil brille, c'est berau, c'est drôle, on peut les faire crisser en sqautant dessus. Mais dès que le ciel se déleste de son eau, c'est triste à en mourir, ces bouts de cadavres d'arbres, marrons, mous, moches. Tout nous tire vers ce froid insidieux, quii s'iknfiltre partout, vers le vent glacial et l'atmosphère humide. Les rhumes arrivent, les vois s'enrouent. Et on subit, on subit ...
Octobre, Novembre, des mois où le soleil sort à peine, où on commence à se cacher sous des vêtements plus épais, des bouts de laine, où on sort les foulards des placards, où les couleurs s'estompent pour laisser place au gris, où des dessins sur la buée des fenêtres apparaissent ...
Deux mois bien tristes, mais bien beaux car ils nous emmènent pas à pas vers Noël, le printemps puis l'été.
 
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